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Pierre Kroll 

Caricaturiste incontournable en Belgique, Pierre Kroll est né le 25 mars 1958 à Gwaka en République Démocratique du Congo, à l’époque Congo belge, province de l’Equateur. Fils de Raymond et Yvette, Pierre Kroll passe son enfance successivement à Bruxelles, Luxembourg et Liège. 

Il fréquente trois écoles primaires : communale et catholique en banlieue à Ans, puis à nouveau communale à Liège en ville. Il fait ses humanités à l’Athénée de Liège 1. Pierre Kroll a aussi été scout, avec le sympathique totem de « belette rayonnante ». Il se lance ensuite dans des études d’architecte, la première année à Saint Luc à Liège, les quatre suivantes à La Cambre à Bruxelles. Diplômé en 1981, il obtient encore, par la suite, une licence en Sciences de l’Environnement à l’Université de Liège. Il travaille un an et demi au cabinet de l’échevin de l’urbanisme de la ville de Liège comme conseiller. Il y travaillera dans l’ombre sur quelques grands dossiers liégeois, comme celui de la place Saint Lambert. 

Appelé au service militaire, il choisit l’objection de conscience et un service civil de 22 mois dans… un théâtre de marionnettes (Al Botroule) où il a laissé une petite collection de décors en trompe l’œil peints au latex sur des draps de lit ! Il fréquente alors assidument Le Cirque Divers. Café, galerie, scène, c’est un haut lieu bouillonnant de « l’alternatif », d’avant-garde, contestataire où se croisent, exposent, jouent, boivent des artistes liégeois croisant Roland Topor, Glen Baxter, Ben, Arrabal, Bucquoy, Willem et tant d’autres. Pierre Kroll y a laissé des centaines de dessins mouillés sur carton de bière. 

Il travaille brièvement comme architecte (atelier Pissart, atelier Strebelle et à son propre compte) mais c’est à cette époque, vers 1984, qu’il vend ses premiers dessins à des journaux comme Le Vif, Le Vif L’Express, La Cité , La Wallonie, Défi Sud, Espaces de Liberté, Le Pourquoi Pas ?, Trends Tendances, Pan, Le Soir Illustré, Femmes d’Aujourd’hui, La Libre Belgique, Le Peuple, etc. Tous les journaux et magazines belges l’ont un jour ou l’autre publié. De 1996 à 2010, il n’a pas manqué une seule semaine de fournir une planche originale à l’hebdomadaire Télémoustique et il est le dessinateur attitré du quotidien Le Soir depuis 2002 (où il a succédé à Royer). Depuis 2010, c’est à l’hebdomadaire CinéTéléRevue qu’il livre un dessin chaque semaine.
Les dessins de Pierre Kroll sont régulièrement repris dans le Courrier International et quelques journaux français comme Libération ou allemands comme Der Spiegel. Il est souvent invité par TV5 et ARTE pour commenter l’actualité en dessins (ou pas) avec d’autres dessinateurs de presse.

Il a très longtemps dessiné pour le SETCa de la FGTB, syndicat des cadres, illustrant notamment ses agendas annuels. Il est resté fidèle à des journaux liégeois comme celui de l’Université de Liège, Le Quinzième jour, celui des cinémas Les Grignoux (Le Parc, Le Churchill et Le Sauvenière) et celui d’HEC. Il a illustré d’innombrables affiches, brochures, publications les plus diverses et collaboré avec bien des agences de communication. 

Parallèlement, Pierre Kroll mène une carrière en télévision bien remplie, surtout à la RTBF, avec, avant tout, L’Écran Témoin, émission de débat, hebdomadaire, sur tous les sujets de société en ce compris les plus délicats, où il dessine en direct de 1985 à 1992 puis à nouveau en 1996 et 1997 avant de passer aux débats, hebdomadaires aussi mais plus politiques, de Mise au Point (devenu Les Décodeurs en 2015 et À votre avis en 2016) tous les dimanches sur la même chaîne (un dessin tiré de ceux du débat est publié chaque semaine dans le Moustique). Dans l’intermède, il participa au succès d’une émission d’humour de RTL-TVi, la chaine privée : Y’en aura pour tout le monde. En 1996, il réalise un dessin quotidiennement pour le JT Soir de la RTBF. Il fut chroniqueur, illustrateur ou même co-présentateur de nombreuses autres émissions, toujours pour la chaîne publique belge RTBF : Bizness bizness, Cœur et Pique, Cinémoi, Les @llumés.be, La Télé Infernale, Bonnie & Clyde, etc.
Expérience rare du premier dessin de presse quotidien en télévision : en 2013 et 2014, chaque jour, le dessin publié le matin dans le journal Le Soir était animé en quelque 30 secondes et diffusé juste après le JT de 19h30 de la RTBF.

Homme de radio aussi, on a pu l’entendre dans le Jeu des Dictionnaires sur La Première où il racontait d’invraisemblables histoires de chauve-souris, des pitchs de James Bond inédits ou des extraits d’évangiles revus et corrigés, et La Semaine Infernale où il livrait son regard décapant sur l’actualité. De 2012 à 2014, il a participé à l’émission On n’est pas rentré d’Olivier Monssens. De 2015 à 2018, il a participé à Un samedi d’enfer avec Nicolas Buytaers, Bruno Coppens, Florence Hainaut et Myriam Leroy, toujours sur La Première (RTBF).

Il obtient à quatre reprises le premier prix du Press Cartoon of Belgium (2006, 2009, 2012 et 2017) qui récompense le meilleur dessin de presse publié dans l’année. Il avait reçu le prix de l’Humour vache en 1986 en France avec Solé. La caractéristique de ces concours étant qu’on ne s’y porte pas candidat. En 2013, il est fait Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège.

Il a participé à de nombreuses expositions (personnelles ou de groupe) en Belgique et ailleurs. De manière permanente, il collabore avec une galerie liégeoise, la galerie Lierhmann, et fait partie de dessinateurs belges The Cartoonist. Pierre Kroll est un membre actif de Cartooning for Peace, le projet initié par Jean Plantu (Le Monde) et les Nations Unies, ce qui le conduit à de fréquentes rencontres et expositions à l’étranger. 

Depuis 1995, il publie chaque année, au moins un album de ses meilleurs dessins, plus les inédits et les refusés, aux éditions Luc Pire (devenues, en 2010, les éditions Renaissance du Livre) puis, depuis 2017, aux éditions des Arènes. Cet album annuel est traditionnellement en tête des livres les plus vendus, toutes catégories confondues, en Belgique francophone.

En 2015, il ajoute (encore) une corde à son arc : la scène. Il tourne dans les plus grandes salles à Bruxelles et en Wallonie (et même Paris et Kinshasa) avec son premier spectacle, à mi-chemin entre le one-man show et la conférence où il tente d’expliquer avec humour les enjeux de son métier. Il en est déjà à plus de 70 dates

En 2017, la maison d’édition Les Arènes publie un très beau recueil qui résume en 400 pages plus de 30 ans de carrière : C’est très drôle (et d’ailleurs, c’est belge) 1000 dessins parmi les plus drôles, les plus percutants, mais aussi les plus intemporels des quelque 20.000 ou 30.000 dessins commis par le dessinateur.